jeudi 6 octobre 2016

061006


ils ont rempli leurs cales de provisions vivantes & mortes.
& sont partis – guerre – conquête – dieux.
d’autres sont partis nus avec leurs enfants nus poussés par la saison des monstres
& puis les fous : partis sans partir vivants sans vivre
compris seulement de la part transparente qui ne s’abreuve d’aucune réponse.

le voyage est long ou court. certains meurent. tous à la fin
touchent l’idée fixe & horizontale : terre terre.

même ceux qui se noient : les nus avec leurs enfants nus
la bouche pleine d’eau les yeux pleins de pays où pousseraient
des fruits & des maisons tranquilles.

l’univers tout entier fait la guerre au départ. farouchement
l’ordre se conserve : l’ordre craint se rapetisse se concentre
boum implose se repaît de lui-même en arrachant les membres
déjà arrachés festoie des apprentis errants

dans le corps emmêlé des Hommes
sans parler d’espoir parle le chemin : il emballe le doute
avec le chant du voyage qu’on finira bien par trouver au cœur commun.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire