mercredi 6 avril 2016

060416


n'ayant pas connu d'horreur directe collective
mais une condition d'humaine vivant
dans une société démocratique de base
capitaliste de cœur sortie du peuple
comme on sort d'un jeu à face ou pile
de corps d'âme parfois banalement malmenés – âme par ailleurs
très peu divine âme plutôt faite d'iode d'embruns
de morceaux de coquilles coincés sous les ongles –
n'ayant pas n'étant rien – pose l'écrit en forme de socle.
la poésie doit être claire c'est ce que claironne
justement l'écrivain qui n'en écrit pas
en lit sans doute s'accroche aux rideaux
de l'hypocrisie générale tissée du tout doit être simple
simplissime simplissimement simple etc.
l'autre jour dans une goutte d'eau aperçue la cité
des Atlantes rencontrés le temps & sa flèche
destinale aussi le père mort depuis des lustres
le frère pareil la mère encore vive mais
oj'aivu – comme dirait l'autre – ce que l'humain peut voir
le petit très petit – atomes – noyaux – quarks cher joyce –
bosons & autres particules à nom de clown – le grand cirque
qu'on n'a pas encore découvert – celui qu'on ne découvrira pas –
bref ai-je droit de parler moi à qui rien ne manque
en manque de pas grand chose tout pour être heureuse
habitée poétiquement habitée très physiquement
par un vaste trou une absence
un vide – blanc – une échappée – défaillance – fugue – un oubli -
rien habitée par rien d'autre que ce qui habite depuis la grande origine
chaque parcelle de chair chaque joint de mystère
on peut soupeser les horreurs
la mort viendra la vie s'acharne
s'acharne & parle
on a tout le droit de dire tout
on n'y peut rien 
 

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