samedi 23 juillet 2016

230716


collés/décollés au temps dire le temps collés/décollés à lui
nous du temps nous de voix & de temps
nous fuite & présent pris comme des mouches
dans les cordes du ciel
démâtant matière avec application
abandonnés nous abandonnant
& bercés par l'aimable illusion des formes
par la réalité chutant du cœur
parce que : love is form
par-dessus la guerre par-dessus toute substance
pars pars pars dessus l'océan des silences
le grand lac immobile qui abat chaque
esquisse de carte – oh love. my love
my. des siècles fais notre lit
détisse depuis ta bouche les voiles de mon épaule

dimanche 17 juillet 2016

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c'est là qu'elles désancrent mes caravelles
toute poupe vers l'inconduite
toute joie perchée au levant
les voiles gonflées d'un limon de murmure
on les touche – on les entend dire l'escale du lointain
lointain lointain – on les entend chanter un poème vide.
devant certaines eaux seront des friches
la nature mène durement ses propres combats
soit. on accepte les termes de l'alliance parce que
le vent est bon rempli d'amour & d'allant

samedi 16 juillet 2016

160716


ainsi se met en place ma conquête
debout au très bord de la falaise
penchée légèrement vers le vide
buvant les paroles de l'aube parlante &
fouissant dans les couleurs du début
dans l'avant-cour des mythologies sauvages
dans la gueule ouverte du monde
priant pour toucher l'énoncé inverse du mort
& cherchant si souvent contre moi
le signe des suites 

vendredi 15 juillet 2016

150716


de là
j'agrandis avec & contre l'autre
par la langue je bouscule caresse creuse lèche
pénètre le monde de
l'autre jusqu'aux confins
les confins sont centres de mondes insaisis
de là
agrandir corps
agrandir cœur
se briser quelquefois dans l'âpre distance des réels
sous les torches risquer la braise
des amours sur le grand mur des peurs
clouer une ombre transparente chercher partout
absolument le fagot des libres


mardi 12 juillet 2016

120716


nouveaux mots nouvelles terres le projet sent l'écume
déjà s'écrasent les vagues derrière le regard – nouveaux récifs –
ainsi formé pour ouvrir l'appétit des hommes
le bord du monde qu'on appelle
confins délimite plurielle de l'unique trace que retiendra
l'éternité
nous verticaux penchants sans cesse là à contredire l'horizon
nous conquérants tombant aux pieds des idoles d'un même geste
les brisant
moi face aux désirs confus de l'extrême ce que je veux c'est cueillir
sans savoir quoi cueillir l'espace l'or le pouvoir le sexe qui m'émeut & l'autre
& puisque le désir s'arrime au gouffre dans la même douleur
ce qui veut & ce qui ne veut pas
cueillir dans la voix les vastes territoires toujours
par l'onde imprévue chercher à devancer les dieux

vendredi 8 juillet 2016

080716


la porte est ouverte
la porte est franchie
derrière les océans l'eau sensuelle de l'étoile
à l'instant où l'on fixe le monde
le monde commence à danser
à l'instant où l'on cloue la trace
la trace glisse dans l'écho du regard
derrière la nacre de l'oreille le conte pousse son premier pas sur terre
les mailles les plus pures résonnent sur les chairs
ce sont des lignes célestes. elles chantent d'impossibles libertés.
entre les cordes éclosent l'imaginaire les cités les amours
nos corps balbutiants frottés de nuits & de désirs
les cris qui tendent de toiles saintes le ventre du silence


lundi 4 juillet 2016

040716


qui m'a arrachée à la beauté du monde
personne
sinon la beauté elle-même cruelle splendide
le chant profond des espaces insaisissables
grands architectes du vide.
sur chaque terre perdue il y a la perte encore plus profonde
& la guerre dedans – mais les temps ont passé &
les derniers morts s'étendent tranquilles sous la pierre.
plus rien à craindre mis à part le ressac des ombres fracassées.
va au risque de la paix vers les îles tendres
où les navires s'échouent -proue amoureuse-
confiant un baiser septentrional aux lèvres douces de l'inconnue.

vendredi 1 juillet 2016

010716


bascule
l'ombre des vivants sur l'ombre des morts
chanter par pores & puits les profondeurs & les surfaces –
j'ai rêvé un rêve de vertige : un escalier aux contre-marches vides
s'élevant au-dessus de la cité. l'hésitation. le renoncement.
l'errante aux cheveux gris&courts son beau sourire.
l'oiseau de fer sur lequel poussent chairs&plumes. l'impossible
qui vole splendidement haut dans le ciel. l'oiseau minuscule sur l'aile du géant.
la chute du géant. une menace qui écarte son murmure. la chute douce.
l'envol du très petit avant la chute du très grand. le rêve dans le ventre –
la sensation persistante du vertige. depuis les 7 emportée par elle
dépecée membres éparpillés aux quatre terres tête flottant éloignée de tout socle
cœur posé dessus le mythe des amours mythe de fer sur lequel poussent chairs&plumes
le rêve de lui : s'effacer
dedans –