lundi 29 février 2016

290216


continu le voyage érotique du temps
au temps des héros morts scribouillards
des mains tranchées d'amertume & des bouches distraites
prolongeant l'image vive des corps
à cet impossible degré des amours impossibles
les lèvres molles se sont tues –
oui le silence gronde sous d'autres couleurs
oui bleu&bleu bleu&sourire bleu&toi
autour des turions la pluie jette sa
limaille 
de ciel
oui le silence s'effondre sous nos joutes
inanonymes oui contre chaos oui
poursuivons 

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vendredi 26 février 2016

260216


amours légères
comme avril – une suite de prairies
déclinant leurs verts à la poursuite des combes chuintantes
un corps neuf une gorge d'eau
au loin la pluie qui ne tarira pas l'offrande
des rencontres l'orage qui scellera ciel&foin
nekuia&naissance 

**

jeudi 25 février 2016

250216


tu glisses parfois de la lisière vers le bosquet de ronces
où lourdes d'épines & de poix les ombres paissent
j'ai perdu l'habitude des joies
oublié l'infini des étés qui se disperse dans la bouche
& les nuances légères – effrayées – ont trouvé refuge sous l'aile bienveillante de l'oiseau
mais toi gardien du chant tu te présentes face à mes portes
sourire ronces épines ombres embrasement des paradoxes
en face d'elles & que puis-je faire
toi le redouté toi le désiré toi qui t'affaissant repêches inséparables chaque lumière ?
que puis-je faire si mes profils déclinent
si le volume de mes vies n'est désormais qu'une matière tendue vers
la rumeur amoureuse des mondes

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un peu de voix par ICI

mardi 23 février 2016

230216


l'aveugle – perçue dans son reflet de bruit –
l'aveugle apparut. du fond des terres effrayée
non conquérante non conquise par la surface –
tourmentée de ciel & sitôt l'événement enclos dans le cercle d'ajonc
replongea vers l'immensité coutumière de l'ombre.
on ne connaît rien que cela
peut-être parce que cela seulement existe.
poumons gonflés – seulement existe
cœur industriel – seulement existe
l'horizon les nuages l'autre & sa splendide évanescence
cela seulement existe
les univers lointains embrasant ta bouche.


lundi 22 février 2016

22-2-16


c'était d'abord la lune 
& les arbres
la lune entre les arbres
mais je n'ai pas compris tout de suite
c'était d'abord la nuit & sa lumière
les lames claires & obliques
qui étourdissaient la raison
mais je m'obstinais à glisser
sur le pan du réel que je croyais unique
alors apparurent deux spectres
parents
l'une avait la connaissance
& coula aussitôt dans les bois
l'autre m'accompagna plus loin
acheva ma route de son regard plein d'innocence
& d'autres bois apparurent 


** 

Pour les petites oreilles : ICI

jeudi 18 février 2016

180216


aujourd'hui trois lettres – moi – dans le cœur de sable
dans le sable l'océan dans l'horizon derrière lui
l'amérique williams olson cummings&
la silhouette d'une langue autre dans l'ancienne
sur la frontière toujours écroulée le plus beau des poèmes
perdu déjà entre les bras d'une marée
poème&moi& la lumière d'un amour
monamour
le temps n'a pas d'importance en cette alchimie
de présent tout est là tout hier tout demain             là
sans différence – toutentre & tout dans le cœur
décloué du rivage 



** 
Pour les petites oreilles et le bricolage, c'est ICI

mercredi 17 février 2016

170206


j'aurais aimé que mon corps soit tapissé de fleurs
que mon cœur se répande en rameaux de jasmin
& que chaque instant se nomme saison juste des délices
que mes doutes se déchirent sur l'épine d'une roseraie
surgie au centre du plus sec des déserts
& te dire cela mieux
à ton désir m'adresser sans pétales ni paroles

**
Une écoute par ICI

Tout cela est du bricolage, j'ai bien conscience de l'absolue imperfection de l'ensemble... 

lundi 15 février 2016

150216


je me suis blottie dans un mot
ce n'est pas sans risque de se blottir là
un mot traîné depuis l’éternité des Hommes
survivant de multiples fois rené
plein de métamorphoses
un mot tous n'importe lequel puisque chacun
fut brûlé un jour dans une prière
en ce mot chair
blottie chair ajoutée de lui
blottie imparfaite
blottie non infinie
blottie créature créant par le déjà-créé
en ce mot je tangue poupe&proue
espace-entre pinçant derrière paupières
la ligne d'horizon la tige frêle
couchée d'une fleur inconnue


Si tout marche comme il faudrait, vous pouvez entendre ce texte ICI...http://www.driveplayer.com/#fileIds=0BxTADQ9TymvYeVBBYkFkR2tIRU0&userId=107722878621695314833

et si ça ne marche pas, ICI peut-être ?

vendredi 12 février 2016

120216


la résille du temps après toi se prolon
ge sais qu'accrochés là aux minuscules mail
les vœux s'embrouillent de réel la forme chan
te délivre l’incantation des crépuscu
les étonnements de la rencontre nuit &
clair sèment un bienveillant vertige aux con
fins du diable bref en trois mots poème d'a
mour & traces empreintes vivantes de nous 




jeudi 11 février 2016

110216


l'éternité
vaste lac vide
dedans sans doute seul espace pour elles possible
flottantes
des vérités
ventre énorme œil vitreux
lisses lois immuables
suspendues au croc boucher
du mot perfection beauté dieu
ou quelque chose qui ressemble
par nous petits faiseurs
vils estropiés
borgnes à moitié sans parole
toutes terreusement créées

mardi 9 février 2016

100216


quand il pleut les merles chantent –
c'est le printemps ! même pas. février encore
avec sa bouillasse obstinée
ses buissons de mimosas & la première fleur japonaise.
faut ajouter que
hier soir on a observé de près la statue mignonnette de l'effraie sur la branche morte
l'air aussi fragile qu'une chose très ancienne
sauf que – non – pfiou – sivive avec son envol de petit esprit
blanc deux soucoupes pour toute pensée
ce matin pluie&merle – tu radotes – je m'en moque
parce que les deux chants liés ainsi
pétrissent délicieusement le jour & déjà à cheval sur le dos de l'effraie
me voilà projetée dans la colonne fraîche de l'aube
poitrine de camphre – 10 ans – tout au plus – la vie devant
monamour
toute la vie devant.

090216


du bâti redevable d'une certaine
vérité – on le croit. on nous a dit enfant
dis vrai. on s'oblige.
dans la contrainte du vécu s'enfouit très profondément
la bête
pelage libre robe essentielle & nuances
étoiles au col
crocs de rosée
en son terrier hiverne ou meurt –
le proche printemps
dira


lundi 8 février 2016

080216


des petits paquets de chair
nous sommes – ici – dans la quiétude de cet hiver trop doux
portés par un temps d'adieux
dans un verre de thé flotte le destin d'une poignée d'humains
tout près le sourire timide de la fragile comptable des âmes
puisque les âmes sont administrativement dénombrées
réparties là où place est là où veut bien la place
le bagage est léger les corps connaissent la fatigue
parce qu'ils viennent de loin parce que faits du danger qui dans ces montagnes
reste un mot assourdi par la chute des pierre
des larmes avec des cœurs chutent –
c'est la vie on doit se quitter jeunes&vieux on doit
hommes&femmes parents&filsfilles frères&sœurs
amis&amis
on doit : la vie étreint chaque parcelle on doit se quitter & poursuivre
quoi qu'il en soit le devoir aucun imprimé ne peut le placer
ailleurs : poursuivre avec poursuivre sans
en chantant dans l'épaisseur d'une langue qui ne sépare rien
par le verre de thé rencontres regards
de part&d'autre vœux derniers vœux tremblants de très proche bonheur 

dimanche 7 février 2016

070216


je croyais que l'obscurité était reine
depuis ce moment où
trèsenfant je touchais un bord de ciel
comme une folie & je me départais
du bonheur des hommes. hantée par la mort
le vertige l'absolue fragilité des chairs
la terrifiante inconsistance des âmes.
on se convainc facilement du gouffre de l'éphémère.
debout pleurant debout titubant debout –
& puis Redon découvre la couleur – la couleur monte à l'assaut de Redon –
désormais le mystère s'attache
aux collerettes qui font de certaines fleurs des étoiles.
il faut écrire noir. il faut écrire puits.
il faut écrire désespoir ou platitude
des êtres. je ne suis pas poète. j'écris ce qu'il me plaît
puisque ce temps ne dicte plus rien que l'urgence de vivre.
aujourd'hui j'écris ton corps dans ton corps ton sourire
dans ton sourire les saisons défilant une à une dans
la saison une goutte de neige ou le pétale clair
l'iris noir la flambée rouge des sexes & dedans encore
des portes entrouvertes des voilages aux fenêtres
des fenêtres qui flottent sur des pays circonscrits de nuances
dans la nuance l'horizon dans l'horizon profond
ton baiser. 

samedi 6 février 2016

060216


c'est assez simple au fond & l'on ne peut pas
être original en tout ou plutôt on peut l'être
en rien donc simple & vieux comme le monde
disons comme le monde parlant le monde
articulé dans la bouche des hommes & la bouche
des femmes qui sont si proches l'une de l'autre
bouche&bouche simple&simple que dirais-tu
toi si l'on se retrouvait vieux au début des temps
à nous hommes&femmes bouchecontrebouche
éternelle aurore en cette fin je t'en avais
averti toute simple cette histoire en rien
originale notre histoire du début notre histoire
du monde notre singulière histoire

jeudi 4 février 2016

040216


l'univers fait en sorte que
nos corps s'emboîtent
bien pile-poil perfectamente clic clac
bien on s'en tiendra à bien qu'ils s'emboîtent donc ainsi
que nos soupirs s'emboîtent pareillement &
nos regards eux auraient plutôt tendance à bien s'imbriquer bien
& s'imbriquant comme cela ne bâtissent aucun mur mais fondent
des cités indécemment ouvertes à
l'univers qui fit fait & fera 


mercredi 3 février 2016

030216


sans savoir qu'il existait ainsi
une tendresse portant nom de toi
une éloquence ayant forme de ton corps
une voie tracée sur la terre qui demeure à jamais amoureuse
je vivais –
depuis moi glisse un pan qui demeure obscur & rempli de mystère
insaisissable déposant sous les paupières un fond léger de givre
soit – que tout cela s'obstine & vive – il est autant de mots que d'ombres –
que tout rie & que tout s'efface – qu'ailleurs sous d'autres chairs d'autres souffles
meurent ou renaissent –
ici s'inaugure le temps des clairières
à tes côtés pour moi murmurante du monde & pour le chant qui entre nos lèvres
décida d'habiter 

lundi 1 février 2016

010216


c'est un joli jour pour l'amour –
ce qu'elle se disait en admettant
de loin le bruit du monde & les éclats
perdus de voix comme des balles
humaines – des voix humaines –
ce qu'elle se disait
considérant la ligne chaude de sa nuque – un joli joli jour –
ailleurs le temps bataille
les épopées entassent leurs armes & leurs guerriers
des enfants hurlent des monstres jouissent
des peurs s'engraissent d'ordures aussi vieilles que nous
– un joli –
o                    même pas le printemps se dit-elle
la colline est lourde de pluie
elle se dit
un présent comme un autre en ce joli jour joli