mardi 28 novembre 2017
dimanche 12 novembre 2017
131117
je
suis dans le réel à côté du réel
&
tout en moi infuse de fuite.
contre
& amour
mon
corps se dérobe
&
se dresse dans la plaine où
les
bêtes parlent
de
leurs paroles bâtissent des illusions de palais.
moi
je crie sans que personne ne bronche.
il
suffit pourtant de tendre l'oreille longue douce
des
premières époques. il suffit pourtant sans cligner
de
regarder les plaies & d'observer sans les bousculer
les
déraisons humaines pour le ravir ce cri &
entendre
en lui le fleurissement de chaque monde terminal
lundi 6 novembre 2017
lundi 30 octobre 2017
301017
il
y a quelques mois ma mère est morte.
elle
est désormais prétexte à paroles. son cadavre
je
ne le recouvre pas de fleurs mais de mots
quelquefois.
elle
était âgée & me laisse vieille – étonnamment.
en
janvier : conséquence de conséquence de conséquence
un
coup de froid a basculé son temps de l'autre côté de quoi –
je
ne sais pas. l'univers est vaste. elle a fini comme elle a vécu
comme
chacun : minuscule. je suppose qu'une place minuscule
se
trouve pour l'autre côté de quoi – je ne sais pas
dans
le vaste univers.
un
après-midi ma mère est morte. juste après je suis arrivée :
je
l'ai vue : creuse & muette. je l'ai embrassée. sa peau
était chaude
pleine
de fièvre. vie signant la fin des vies. la chaleur l'a quittée
en
un retour de larmes. très vite. elle était sans fièvre
&
froide
&
absente
j'ai
laissé glisser l'ancienne peau du serpent
sur
les carreaux propres de l'endroit me suis trouvée
perdue
incapable d'acte de recherche mais cette chaleur – je me suis dit –
cette
chaleur où s'en est-elle allée ?
ces
mots sont de novembre & de presque hiver. le froid du sud
n'est
pas encore tout à fait froid & le cœur s'ouvre en grandes
saisons
de tempêtes. le poème ne connaît pas le bonheur & rien ici
n'est limpide
mais
je couvre mes morts de mots le chemin se poursuit
la
rose quelque part refleurit la pierre.
samedi 28 octobre 2017
281017
je
n'ai pas les mots.
les
clés tombent au fond de ma poche & s'y enfouissent
–
petites bêtes vives –
dont
les yeux sèment à l'instar des nuits
en
leurs pupilles de sombres arches.
à
la source des déluges mes lèvres recueillent l'eau
première.
ma voix s'éteint : trop froid – dit la terre
trop
chaud – dit le ciel.
au
fond de ma poche s'accumulent des cris purs.
ils
éteignent l'artifice des syntaxes
&
prolongent les vies en dénouant
la
boucle serrée du serpent.
vendredi 27 octobre 2017
271017
nos
familles sont mortes
&
nous vivons-nous encore
dans
le carré des herbes
folles.
sous le ciel éternel des
fils
glacés s'assoupissent en eau
dans
la nuit s'affroidissent
à
l'infidélité des aubes s'embrasent &
fleurissent
de lait
au
cœur d'autres pétales.
ce
n'est pas la guerre.
quelquefois
nos langues
rencontrent
la même étoile.
mais
nous jetons-nous
les
bâtons loin des courses assises
&
nous voguons-nous ailleurs
décrochés
étourdis de vertiges
titubants
au milieu de marais
qui
croupissent dans l'attente du cri.
mercredi 25 octobre 2017
251017
ici c'est chez moi aussi
cet
univers c'est chez moi aussi
ce
temps c'est chez moi aussi
ce
siècle c'est chez moi aussi
ce
pays c'est chez moi aussi
cette
ville c'est chez moi aussi
cette
maison c'est chez moi aussi
cette
chambre c'est chez moi aussi
ce
lit c'est chez moi aussi
ce
sang c'est chez moi aussi
cette
douleur c'est chez moi aussi
cet
amour c'est chez moi aussi
ce
mur c'est chez moi aussi
ce
mot qui traverse le mur c'est chez moi
aussi
vendredi 13 janvier 2017
130117
certains
sont faits pour crier
leurs
os sont cris
leurs
muscles sont cris
têtes
aussi & ils ne peuvent marcher
silencieusement
dans
le cocon des mondes ou dans leur fureur
leurs
gorges éclatent
ils
chuchotent : le cri crève plus loin
la
surface tendue des joliesses
ils
chuchotent : les autres tremblent
désaxés
le cri tenu les transperce
ils
chuchotent : la bête parle & l’horizon s’inverse
terre
en bas ciel en haut tout se suspend
enfin
ils crient comme ils inspirent comme ils expirent
comme
ils aiment
l’artère
gonflée de leur cou est un fleuve
en
cru qui charrie des nuées de corps
chercheurs
d’océan
est-ce
que quelque chose me déborde ?
c’est
la forme du cri
&
me prends & projette l’imparfait dans le cercle des forces –
c’est
le fond du cri
lundi 2 janvier 2017
020117
les
temps sont durs
les
images crient fort & l’herbe se glace
deux
blocs s’aiment désormais d’un faux amour
nous
– buvons plus encore plus dans la nuit des surfaces
l’eau
noire du Léthé.
la
main d’ici ne connaît plus la main d’ailleurs
sinon
en la serrant jusqu’à l’os &
en
l’embrassant d’un gloria de poussière.
demain
est toujours là mais de nous il ne sait rien.
il
a pour seul oracle une pythie désœuvrée pendue
derrière
le verre des nouveaux cieux.
alors
monamour on s’accroche aux détails :
ta
chaleur ton sourire le poème des pins dans le vent d’hier
qui
inclinait le froid & que nous –
pieds
dans la terre des massacres –
chairs
mêlées de doutes & de douleurs –
de
vie
nous
reprenons.
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