Pour
avancer, nous empruntions des chemins d'ombre, des chemins de mine et
d'enfer. Chacun s'était chargé de l'autre, et nous paraissions, vus
de loin, d'étranges masses animales, membres accrochés aux membres,
sous certains angles mères alourdies d'enfants ou bien enfants
épaissis de vieux.
Nous
avancions – suivant le signe transparent d'un ciel toujours
sauvage. Le mouvement infusait l'horizon de nos matières. C'était
l'empreinte de nos pas, et non nos bouches, qui répandait le verbe
la nuit sous les étoiles quand sur nous se refermaient les lumières,
et que nous étions seuls, et que nous cherchions les chaleurs
premières, et que ces chaleurs ondulaient des formes que nos
semelles soulevaient le jour, dans la poussière du chemin. Nous
parlions, nos cercles s'emplissaient d'histoires.
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