lundi 20 juin 2016

200616


Pour avancer, nous empruntions des chemins d'ombre, des chemins de mine et d'enfer. Chacun s'était chargé de l'autre, et nous paraissions, vus de loin, d'étranges masses animales, membres accrochés aux membres, sous certains angles mères alourdies d'enfants ou bien enfants épaissis de vieux.
Nous avancions – suivant le signe transparent d'un ciel toujours sauvage. Le mouvement infusait l'horizon de nos matières. C'était l'empreinte de nos pas, et non nos bouches, qui répandait le verbe la nuit sous les étoiles quand sur nous se refermaient les lumières, et que nous étions seuls, et que nous cherchions les chaleurs premières, et que ces chaleurs ondulaient des formes que nos semelles soulevaient le jour, dans la poussière du chemin. Nous parlions, nos cercles s'emplissaient d'histoires. 
 

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