ils ont rempli leurs cales
de provisions vivantes & mortes.
& sont partis – guerre
– conquête – dieux.
d’autres sont partis nus
avec leurs enfants nus poussés par la saison des monstres
& puis les fous :
partis sans partir vivants sans vivre
compris seulement de la part
transparente qui ne s’abreuve d’aucune réponse.
le voyage est long ou court.
certains meurent. tous à la fin
touchent l’idée fixe &
horizontale : terre terre.
même ceux qui se noient :
les nus avec leurs enfants nus
la bouche pleine d’eau les
yeux pleins de pays où pousseraient
des fruits & des maisons
tranquilles.
l’univers tout entier fait
la guerre au départ. farouchement
l’ordre se conserve :
l’ordre craint se rapetisse se concentre
boum implose se repaît de
lui-même en arrachant les membres
déjà arrachés festoie des
apprentis errants
dans le corps emmêlé des
Hommes
sans parler d’espoir parle
le chemin : il emballe le doute
avec le chant du voyage
qu’on finira bien par trouver au cœur commun.
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