mercredi 2 mars 2016

020316


&puis

le monde – peuplé de laborieux sédentaires
très concentrés sur les fourches aveugles de leurs toits
pas bouger – ça implique une absence de marche
un néant de pas la conviction du silence absolu
d'un bienfait qui viendrait de là.

or des hordes. des hordes de tanguants.
des hordes d'exilés. de marcheurs. de boiteux.
d'infirmes chancelants. des hordes & des hordes.
qui portent des noms mauvais de choses mouvantes
vents flots espoirs guerres amours même montagnes –
qui sous chaque nouvelle lumière se détendent d'une course –
même morts qui arpentent les ruelles rouges des vifs –

les immobiles – lisses exils d'humains –
s'effraient lacrymogènent se ratatinent
contiennent poussent condamnent
accusent
justifient
s'exécutent
les immobiles meurent comme les autres
mais d'une mort plus mortelle

car le chant des passants les odyssées terribles
l'océan les déserts les pleurs les membres arrachés
les fuites les hasards les destins
car la force des hommes déplantés le cri élémentaire
sur lequel s'engrainent les possibles
car ce pas minuscule qui suffit pour que les îles s'ébranlent

ou le hurlement d'un seul – miracle hébété –
parlant la langue errante l'unique des humains 

 

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