&puis
le
monde – peuplé de laborieux sédentaires
très
concentrés sur les fourches aveugles de leurs toits
pas
bouger – ça implique une absence de marche
un
néant de pas la conviction du silence absolu
d'un
bienfait qui viendrait de là.
or des
hordes. des hordes de tanguants.
des
hordes d'exilés. de marcheurs. de boiteux.
d'infirmes
chancelants. des hordes & des hordes.
qui
portent des noms mauvais de choses mouvantes
vents
flots espoirs guerres amours même montagnes –
qui
sous chaque nouvelle lumière se détendent d'une course –
même
morts qui arpentent les ruelles rouges des vifs –
les immobiles – lisses exils d'humains –
s'effraient lacrymogènent se ratatinent
contiennent poussent condamnent
accusent
justifient
s'exécutent
les immobiles meurent comme les autres
mais d'une mort plus mortelle
car le
chant des passants les odyssées terribles
l'océan
les déserts les pleurs les membres arrachés
les
fuites les hasards les destins
car la
force des hommes déplantés le cri élémentaire
sur
lequel s'engrainent les possibles
car ce
pas minuscule qui suffit pour que les îles s'ébranlent
ou le
hurlement d'un seul – miracle hébété –
parlant
la langue errante l'unique des humains
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