n'ayant pas connu d'horreur
directe collective
mais
une condition d'humaine vivant
dans
une société démocratique de base
capitaliste
de cœur sortie du peuple
comme
on sort d'un jeu à face ou pile
de
corps d'âme parfois banalement malmenés – âme par ailleurs
très
peu divine âme plutôt faite d'iode d'embruns
de
morceaux de coquilles coincés sous les ongles –
n'ayant
pas n'étant rien – pose l'écrit en forme de socle.
la
poésie doit être claire c'est ce que claironne
justement
l'écrivain qui n'en écrit pas
en
lit sans doute s'accroche aux rideaux
de
l'hypocrisie générale tissée du tout doit être simple
simplissime
simplissimement simple etc.
l'autre
jour dans une goutte d'eau aperçue la cité
des
Atlantes rencontrés le temps & sa flèche
destinale
aussi le père mort depuis des lustres
le
frère pareil la mère encore vive mais
oj'aivu
– comme dirait l'autre – ce que l'humain peut voir
le
petit très petit – atomes – noyaux – quarks cher joyce –
bosons
& autres particules à nom de clown – le grand cirque
qu'on
n'a pas encore découvert – celui qu'on ne découvrira pas –
bref
ai-je droit de parler moi à qui rien ne manque
en
manque de pas grand chose tout pour être heureuse
habitée
poétiquement habitée très physiquement
par
un vaste trou une absence
un
vide – blanc – une échappée – défaillance – fugue – un
oubli -
rien
habitée par rien d'autre que ce qui habite depuis la grande origine
chaque
parcelle de chair chaque joint de mystère
on
peut soupeser les horreurs
la
mort viendra la vie s'acharne
s'acharne
& parle
on
a tout le droit de dire tout
on
n'y peut rien
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