jeudi 25 août 2016

250816


& secouer sa tête pleine de morts
se repaître d'anciennes chairs

il me faut quelque chose de plomb pour tenir
pour continuer debout il me faut pieds collés
& crâne captif que sur ma peau s'éploie
la clarté pointilliste de sémaphores veufs

satané vertige ! lutter contre le vide encerclé de vent
lutter contre les larges voies uniques contre la contrainte
qui vrille chaque tesson épelant l'Homme

causer
causer encore
tellement causer mais pourquoi 
toujours ouvrir sa bouche au nom de
au nom de quel mensonge vrai élever
ceux qui suivent & en nous ce qui suit
tellement de bouches qui disent
encore&tout
pourquoi faire que se battre

j'ai toujours eu cette peur : tomber. un vertige contre lequel
dans lequel je le sais il n'y a d'autre perspective que de disparaître
pour que la peur se transforme en l'objet qu'elle redoute
& me voici tombant chute perpétuelle me désagrégeant contre le vide
en miettes&miettes devenant lui. oui mais toujours le cœur défaille
à l'instant de traverser le pont ou lorsque doit être franchie
la brèche & sur parole je dois croire l'autre qui me dit parvenu au sommet
avant-garde de précipice : il n'y a rien de plus beau que ce qui
vient après

on construit à tout-va la cité –
une fois survie tassée précaire on parle en agitant les mains
chaque cri défie la faille
faille effrayante fidèle faille faisant
le lit des terreurs ou des merveilles

ce sont des gens simples qui pleuvent sur cette terre
au détour d'une grande migration. ils tombent.
le vent a peur de leur vertige. ce sont des gens simples
vous moi eux gens qui meurent. la souffrance s'évapore comme
de la vapeur d'eau ou se pétrifie en gros blocs de glace. le climat change.
toujours ce vent & ce vertige. & chaque parcelle marquée de corps.
la voix de l'autre au sommet : rien de plus beau que ce qui vient ensuite.

en bas s'amenuise


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