&
secouer sa tête pleine de morts
se
repaître d'anciennes chairs
il me faut quelque chose de
plomb pour tenir
pour continuer debout il me faut
pieds collés
& crâne captif que sur ma
peau s'éploie
la clarté pointilliste de
sémaphores veufs
satané
vertige ! lutter contre le vide encerclé de vent
lutter
contre les larges voies uniques contre la contrainte
qui
vrille chaque tesson épelant l'Homme
causer
causer encore
tellement causer mais pourquoi
toujours ouvrir sa bouche au nom
de
au nom de quel mensonge vrai
élever
ceux qui suivent & en nous
ce qui suit
tellement de bouches qui disent
encore&tout
pourquoi faire que se battre
j'ai toujours eu cette peur :
tomber. un vertige contre lequel
dans
lequel je le sais il n'y a d'autre perspective que de disparaître
pour
que la peur se transforme en l'objet qu'elle redoute
&
me voici tombant chute perpétuelle me désagrégeant contre le vide
en
miettes&miettes devenant lui. oui mais toujours le cœur défaille
à
l'instant de traverser le pont ou lorsque doit être franchie
la
brèche & sur parole je dois croire l'autre qui me dit parvenu au
sommet
avant-garde
de précipice : il n'y a rien de plus beau que ce qui
vient après
on
construit à tout-va la cité –
une
fois survie tassée précaire on parle en agitant les mains
chaque
cri défie la faille
faille effrayante fidèle faille
faisant
le
lit des terreurs ou des merveilles
ce sont des gens simples qui
pleuvent sur cette terre
au détour d'une grande
migration. ils tombent.
le vent a peur de leur vertige.
ce sont des gens simples
vous moi eux gens qui meurent.
la souffrance s'évapore comme
de la vapeur d'eau ou se pétrifie en gros
blocs de glace. le climat change.
toujours ce vent & ce
vertige. & chaque parcelle marquée de corps.
la voix de l'autre au sommet :
rien de plus beau que ce qui vient ensuite.
en bas s'amenuise
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