Il s'agit de
poursuivre. On décide cela en parfait état d'impertinence car tout
a déjà été dit, écrit, tout a été modelé, le moderne a plongé
dans le puits du temps, frais soi-disant, croyant remonter l'étoile,
celle-là même qui depuis l'aube se pend à la corde de
l'aube.
Dans la création
s'accumulent nos strates de savoir & d'ignorance. Sous effet de
pression & de chaleur, elles se fondent, plissent puis se
déplissent, le vent, l'eau, la violence des éléments humains
érodent l'édifice. Jusqu'au point d'évider les mémoires, de
sabrer les signes, de faire aveugle acte de foi envers le fine
surface, de lisser savamment toute profondeur.
Poursuivre, c'est
marcher. Arpenter n'est plus tout à fait juste. Nous marchons sans
mesurer, la tête abandonne les guides astraux, nous nous perdons,
cher Borges !, enfin, sans mesure, nous nous perdons ! La voilà
notre chance.
Prions pour
atteindre le nombril, l'ombilic, le centre, l'omphalos de
l'égarement, l'endroit où ne restera que le monde, à sa racine
noire. Si au sein obscur de ce cœur obscur, on survit, aucune
certitude de beauté, ni de laideur, aucune assurance de l'existence
de la bâtisse, aucune certitude, aucune aucune.
La terre se meut
sous nos pieds & nous nous mouvons sur la terre. Tu sais,
parfois, l'espoir. Tu sais, parfois, miraculeuse, la rencontre. Mon
cœur s'effondre & se reconstruit.
Poursuivre, jusque
là, en suivant les vaisseaux capricieux des passions.
oui
RépondreSupprimerles textes entrent en écho, les mots résonnent
RépondreSupprimerIl est lacunaire celui-ci. Mais finalement, pas plus que l'endroit d'où il vient.
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